L’allocation aux adultes handicapés (AAH) peut être maintenue à l’entrée dans la retraite, mais sous certaines conditions strictes. Pour les personnes avec un taux d’incapacité ≥ 80 %, la transition entre AAH et retraite exige une analyse précise de leurs droits, de leur âge, de leur situation d’activité et de leurs ressources. Cet article donne les clés pour anticiper ce passage sans perte de revenus.
Conditions pour bénéficier de l’AAH avec un taux d’incapacité ≥ 80 %
Le maintien de l’AAH dépend de critères médicaux, administratifs et financiers.
Le rôle central du taux d’incapacité
Le taux d’incapacité est évalué par la CDAPH sur la base d’un rapport médical. Un seuil ≥ 80 % ouvre droit à l’AAH, à condition que les ressources ne dépassent pas la limite légale. Ce taux influence aussi l’accès à d’autres aides, comme la majoration pour la vie autonome ou la carte d’invalidité.
Âge et activité : ce qui change après 60 ou 62 ans
À 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite, l’AAH n’est plus versée si la personne perçoit une pension de vieillesse, sauf exception. Pour continuer à bénéficier de l’AAH, il faut justifier d’un taux d’incapacité ≥ 80 % et d’un montant de retraite inférieur à l’AAH. Une reprise d’activité ou d’emploi doit être déclarée, car elle peut faire basculer les ressources au-dessus du plafond.
Ressources et aides : seuils à respecter
Les revenus (y compris une pension de retraite) sont pris en compte dans le calcul de l’AAH. Si le montant total dépasse le plafond, l’AAH est réduite ou supprimée. Une simulation régulière permet d’anticiper l’impact d’un départ à la retraite ou d’une reprise d’emploi sur les aides perçues, notamment la prime d’activité ou la MVA.
Cumul AAH et retraite : règles, limites et montants
Le cumul n’est possible que dans des cas précis, et jamais à taux plein.
Peut-on cumuler AAH et pension de retraite ?
Oui, mais seulement si le montant de la pension de retraite est inférieur à celui de l’AAH. Dans ce cas, la CAF complète la différence, sans dépasser le plafond AAH. On ne peut pas cumuler intégralement les deux, et le taux d’incapacité ≥ 80 % est la condition sine qua non pour prétendre à ce dispositif.
Impact du taux d’incapacité sur le montant de la retraite
Un taux élevé d’incapacité avant 62 ans peut ouvrir droit à des trimestres validés pour retraite, même sans activité. Cela allonge la durée d’assurance et peut augmenter le montant de la pension. Toutefois, une fois la retraite liquidée, l’AAH est recalculée en fonction des nouveaux revenus.
Majoration pour tierce personne et prime d’activité
La majoration pour la vie autonome ou la majoration pour tierce personne peuvent s’ajouter à l’AAH, sous conditions. En cas de reprise d’emploi, la prime d’activité reste possible. Elle ne remplace pas l’AAH, mais complète les revenus.
Démarches et simulation : comment anticiper ses droits
Anticiper évite les ruptures de versements.
Quelles démarches pour faire valoir ses droits ?
Six mois avant 62 ans, contactez la MDPH pour actualiser votre dossier. Joignez l’avis de liquidation de votre pension de retraite. La CAF ajuste alors le montant de l’AAH, mais seul un suivi rigoureux des démarches garantit la continuité des versements.
Utiliser un simulateur pour estimer le montant total
Des outils en ligne permettent une simulation précise du cumul AAH/retraite. Ils intègrent le taux d’incapacité, l’âge, les ressources et les autres aides. Cela aide à décider du bon moment pour liquider sa retraite, surtout si l’on souhaite maintenir un revenu stable. En outre, toute reprise d’activité, changement de handicap ou évolution du taux d’incapacité doit être déclaré dans les deux mois.
